samedi 23 mai 2020

Sed quis custodiet ipsos custodes ?


N’étant pas un « expert », comme il s’en trouve beaucoup aujourd’hui, il nous est impossible d’imaginer à propos de pandémie, quelle sera la situation dans six mois, dans un an, ou plus. 

Il ne s’agit donc pas pour nous d’évoquer la maladie en tant que telle, mais le « traitement » qui en est fait par les médias (incluant désormais les tout-puissants « réseaux sociaux ») et par le pouvoir politique (à cet égard, l'article prémonitoire, glaçant, de Jacques Attali publié en 2009 mérite, nous semble-t-il, la plus grande attention).

Chaque année, malgré la vaccination et l'immunité collective, la grippe saisonnière  tue jusqu'à 650 000 personnes dans le monde (chiffres de l'OMS) ; mais parce que les médias et les gouvernants n'attachent qu'un intérêt très relatif à ces morts jugées somme toute « acceptables », et parce que, dans les pays développés, le risque d'encombrement des services hospitaliers d'urgence « pointus » est en général plutôt faible, l’incontestable gravité de cette épandémie, est fortement minimisée par les « experts ». 

Mais imaginons un changement de  doctrine sur ce sujet, que l'OMS par exemple décrète qu'il s'agit là aussi d'une pandémie : demain la volonté de se protéger du virus de l'influenza pourrait être à l'origine, dans les pays développés et démocratiques comme la France, de nouveaux confinements ou du moins de semi-confinements (par région, par classe d'âge, par CSP, ou par toute autre catégorie décidée arbitrairement et/ou en suivant l'avis d' « experts », ce qui revient finalement au même), avec pour effet principal, outre l'anxiété, compréhensible, des catégories concernées, un processus d'encadrement général de la population, décrété au nom du bien public, tendant à s'établir de manière permanente, même après la levée partielle ou totale de ces mesures.

Dans ce contexte, qui pour expertiser l’avis des « experts » ? Et qui pour contrôler ceux qui nous contrôlent ? Il se pourrait fort que le « monde d’après » ne soit pas tout à fait le monde de rêve que certains imaginent déjà.

samedi 9 mai 2020

Politique et analyse transactionnelle


A l’instar du marketing et, comme ce dernier, fruit de la pensée patascientifique nord-américaine, l’analyse transactionnelle a fait l’objet d’un certain intérêt de la part des organisations à vocation marchande dans les années 1970-1980, avant d’être intégrée aux programmes du  prêt-à-penser politique, en particulier en France. 

Si les leçons du marketing ont été particulièrement mal comprises, car on voit qu’elles ont débouché sur le plus petit dénominateur commun de l’offre politique, entrainant par voie de conséquence un désintérêt de la part des citoyens-consommateurs, le constat est encore pire s’agissant de l’analyse transactionnelle : pas un instant, en effet, nos dirigeants ne semblent avoir soupçonné que les appels à la responsabilité collective et citoyenne, pour espérer qu’ils aboutissent, devaient s’effectuer dans le cadre d’une relation équilibrée entre adultes et que leur caractère injonctif, au demeurant caractérisé souvent par une dimension contradictoire,  avait pour effet de placer le citoyen dans la situation d’un enfant à l’égard du pouvoir-parent. 

Si encore cette relation déséquilibrée s’était incarnée du côté parental dans une figure traditionnellement tutélaire dont la vocation était d’incarner la sagesse et la stabilité ; mais, précisément, depuis l’époque que nous avons dite, les différentes incarnations du pouvoir ont presque toujours témoigné d’un manque de constance et de tempérance, pour atteindre aujourd’hui l’absolu paradoxe d’un enfant commandant à des adultes.

   Un correspondant nous écrit : « Dans les organisations quelle que soit leur nature (entreprises privées ou publiques, administrations...