samedi 30 janvier 2021

Comment parvenir à se créer une petite réputation d’esprit fort et de penseur

La méthode à suivre est simple : après avoir soi-même largement contribué pendant des années, voire des décennies, en usant de sa position, à corseter les idées et les opinions, trouver un tabou à briser en rejetant brutalement les considérations qu’on avait jusque-là mises en avant et défendues avec ardeur quand cette remise en cause venait des autres.

Voilà ce qui s’observe aujourd’hui avec les propos de certains « éditorialistes », qu’il s’agisse de personnages appartenant au monde des médias proprement dit, ou plus encore de « spécialistes » (de pandémie, d’économie, ou de tout autre sujet « expertisable »), que leurs compétences supposées propulsent quotidiennement sur les plateaux de télévision ou sur les chaines de radio : ils se targuent à l’occasion de donner des leçons, aux gouvernants parfois, aux gouvernés souvent ; tout à leur heure de gloire et/ou de scandale, ils n’ont même pas conscience de faire en réalité écho, de manière endogène, à la petite musique entendue dans les sphères du pouvoir et les salons où l’on cause.

Ces nouveaux « esprits forts », ces nouveaux « penseurs », ne se recrutent pas dans telle ou telle mouvance politique plus ou moins radicale, de droite ou de gauche. Il s’agit plutôt de gens modérés, qui soudain tombent le masque : on découvre alors le visage de l’extrême-centre, dont on peut ainsi mesurer le risque que son insidiosité fait courir à la démocratie.

 

vendredi 15 janvier 2021

Logomachistes et « has been »

Tandis qu’en communiquant (mal), les gens aux affaires s’efforcent surtout de faire oublier que, pour des résultats qui ne sont pas fondamentalement meilleurs sur le front sanitaire, nous vivons désormais sous un régime de droit où l’exception, en matière de libertés publiques, tend de plus en plus à devenir la règle, il s’en trouve parmi eux certains pour s’imaginer et déclarer avec l'aplomb qui caractérise les logomachistes, que les gens au travail, ─ dans les bureaux, les ateliers ou les usines, ─ n’auraient pas d’autre préoccupation en fin de journée  que de boire l’apéritif entre eux, comme dans un roman réaliste, au lieu d’aller chercher leurs enfants à la garderie, de faire des courses ou encore de perdre leur temps dans les transports : vous avez dit « hors sol » ? Non, plutôt « has been ».

 

mercredi 13 janvier 2021

Actualité de Pierre Dac

Sérénissime incarnation de la sagesse orientalo-berrichonne, ou encore fondateur, avec son inénarrable acolyte Francis Blanche, du Parti d’en Rire, Pierre Dac, le génial inventeur du Biglotron, cet appareil qui « ne sert apparemment à rien », mais « est appelé dans un avenir d'autant plus proche qu'il sera moins éloigné, non seulement à servir à tout, ce qui est la moindre des choses, mais encore et surtout à n’importe quoi », ─ Pierre Dac, disons-nous, faisait un jour remarquer que « les résistants de 1945 sont, parmi les plus glorieux et les plus valeureux combattants de la Résistance, ceux qui méritent le plus d'estime et le plus de respect parce que, pendant plus de quatre ans, ils ont courageusement et héroïquement résisté à leur ardent désir de faire de la Résistance ».

Ce constat conserve, semble-t-il, toute son actualité : on pourrait, à petit pied, l’appliquer à ceux qui, pendant quatre ans, ont résisté à leur désir de fermer la tribune qu’ils ont offerte pendant tout son mandat à Donald Trump.

 

   Un correspondant nous écrit : « Dans les organisations quelle que soit leur nature (entreprises privées ou publiques, administrations...