vendredi 15 juin 2018

Relégués et surveillés


 On parle souvent des « quartiers » (difficiles), des « zones de non-droit » ; mais du moins ces « territoires perdus de la République » s’avèrent-ils toujours vivants, souvent bouillonnants, parfois  remuants …

En revanche, les espaces ruraux, désertifiés, abandonnés par les pouvoirs publics, voient la vie locale s’amenuiser, laissant au reliquat de population un sentiment amer de relégation.

Peut-être celui-ci serait-il supportable à quelques-uns s’il s’accompagnait d’une impression de liberté ; mais, ici comme ailleurs, l’implacable machine étatique de la surveillance et du contrôle s’étend et se renforce chaque jour, grâce aux possibilités énormes de l’informatique de réseau et de collecte de données, dont l’extension est présentée comme inéluctable et souhaitable.


Dès lors, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi un tel outil n’a pas été plutôt utilisé pour favoriser la « subsidiarisation » et la déconcentration, conditions d’un aménagement et d’un développement plus harmonieux du territoire de la République.


Oui, pourquoi les pouvoirs publics ont-ils décidé, manifestement à l’aveugle, que la métropolisation et ses cercles concentriques de banlieues constituaient la meilleure organisation du territoire, laquelle voit quotidiennement des millions d’individus se déplacer de la périphérie vers les centres et vice versa afin de se livrer à une activité économique, basée pour l’essentiel sur l’utilisation de l’informatique ? Activité, dont, au demeurant, on peut bien souvent questionner l’utilité, dont la volatilité apparaît très élevée quand on la mesure à l’aune des délocalisations et qui, en tout état de cause, aurait pu sans difficulté être pratiquée à domicile pour un coût économique et écologique bien moindre. De surcroît,  pourquoi ce travail à domicile ne pouvait-il pas s’exercer, en grande partie, ailleurs que dans les zones déjà densément urbanisées et les métropoles ? Et contribuer ainsi, de manière naturelle, à une meilleure répartition de la population sur l’ensemble du territoire de la République, permettant, partout ou presque, non seulement le maintien, mais le développement d’activités humaines et sociales.


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